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Un plan d'adaptation trop tardif?

Air France-KLM : un plan d'adaptation trop tardif ?

LE MONDE | 

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Cela peut sembler compliqué d'avoir un train de retard quand on s'occupe de transport aérien. C'est pourtant le sentiment que donne Air France avec ses annonces de restructuration.

Alexandre de Juniac, le PDG d'Air France, qui va également succéder à Jean-Cyril Spinetta à la tête d'Air France - KLM le 1er juillet, annonce pour septembre l'ouverture de négociations avec les syndicats sur un plan d'adaptation. Il pourrait notamment comprendre, selon Les Echos, la suppression de 1 000 postes. Sans départs contraints.

Quoi de plus ordinaire qu'un groupe confronté à la concurrence fasse évoluer son organisation et ses coûts en fonction de la conjoncture - donc plutôt à la baisse en ce moment ? Le problème est qu'il y a tout juste un an le groupe Air France-KLM présentait un plan stratégique baptisé "Transform 2015". Au programme, gagnerune "efficacité économique supplémentaire de 20 %", en particulier grâce à des économies de 2 milliards d'euros en trois ans. Une réduction des effectifs de quelque 5 000 postes était prévue, dont 2 500 dans le cadre d'un plan de départs volontaires.

Si la compagnie aérienne doit rajouter une couche aujourd'hui, ce n'est pas que son plan s'est mal déroulé. Les négociations avec les syndicats se sont même relativement bien passées. Plus de 2 700 candidats étaient inscrits au plan de départ en mars.

STRESS SOCIAL

Transform 2015 était sans doute mal calibré. Il va falloir relancer la lourde machine des négociations sur un plan social. Déjà, l'an dernier, cette phase de stresssocial, tant pour les managers que pour les salariés ou leurs représentants syndicaux, avait été artificiellement prolongée. Car, pour ne pas faire d'ombre àNicolas Sarkozy, il avait été décidé de reporter à l'après-élection présidentielle les annonces de suppressions d'emplois. Mais personne n'était dupe, et l'entreprise était déjà dans l'ambiance.

Bien sûr, pour justifier un nouveau tour de vis, M. de Juniac peut expliqueraujourd'hui que la conjoncture est mauvaise. Le groupe avait-il fait ses calculs en tablant sur une amélioration des ventes ? Ce serait tout aussi irresponsable qu'un Etat qui compterait sur une forte croissance économique pour résoudre ses problèmes d'équilibre financier...

Toute l'énergie consacrée par le personnel, à tous les échelons de l'entreprise, à ces négociations sur les restructurations, l'est au détriment du reste : le service des clients, l'innovation, le développement, etc.

Cette fois, un réaménagement du tout nouveau système des bases de province est prévu. Voire le transfert d'une partie des lignes court-moyen courriers vers Transavia, la compagnie low cost d'Air France.

Dans cette éternelle course à l'échalote, il faudrait éviter qu'une fois le plan négocié il s'avère inadapté. La concurrence, elle, a un train d'avance.



08/06/2013
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