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Easyjet dans le ciel de BritAir

EASYJET ASSOMBRIT LE CIEL DE BRITAIR 

 

L'arrivée de la compagnie low-cost Easyjet à Brest bouscule la compagnie régionale Brit Air au moment où la crise pèse déjà fortement sur ses finances et son trafic.

 

«Ce n'est pas une surprise mais ce n'est pas une bonne nouvelle. Easyjet est un concurrent redoutable.» Mac Lamidey, P-DG de la compagnie bretonne basée à Morlaix (1.200 salariés), ne cachait pas hier sa préoccupation au lendemain de l'annonce par la compagnie britannique de sa nouvelle offensive en France.

 

Easyjet (3,2milliards d'euros de chiffre d'affaires) va en effet renforcer sa présence à Lyon, avec six nouvelles lignes régulières, dont l'une vers Brest, quatre fois par semaine.

 

Rappelons que Lyon, c'est le hub (plate-forme) de Brit Air d'où elle assure de nombreuses liaisons vers des villes françaises et européennes. Easyjet va également l'attaquer sur Lyon-Prague. Début juin, la compagnie low-cost avait lancé les hostilités en annonçant le lancement d'une liaison quotidienne entre Paris et Brest, mettant fin au monopole d'Air France et de sa filiale Brit Air.

 

Easyjet vise 100.000 passagers par an entre Paris et Brest. Air France et Brit Air en transporte actuellement 450.000 par an.

«Une nouvelle clientèle»

Marc Lamidey relativise toutefois la menace. «Easyjet n'offrira que quatre vols par semaine sur Lyon, Brit Air en assure 18. Ils arrivent avec de gros avions et peu d'horaires», explique-t-il.» Pour la Chambre de commerce de Brest, gestionnaire de l'aéroport Brest-Bretagne, la venue d'Easyjet va développer le trafic. «Air France propose neuf rotations quotidiennes sur Paris. Easyjet en ajoute une», explique Raoul Laurent, le directeur des Equipements à la CCI. «Le low-cost apporte une nouvelle clientèle, qui n'a pas l'habitude de prendre l'avion.» Pour faire venir Easyjet, la Chambre de commerce a-t-elle déroulé le tapis rouge? C'est le souci du P-DG de Brit Air. «J'espère que nous avons des conditions équitables. Brest est une ville où les prestations aéroportuaires sont chères. Elles viennent d'augmenter», estime Marc Lamidey. «Je serai attentif à ce que ces hausses de tarifs ne soient pas destinées à faire des largesses à nos concurrents.» Du côté de la CCI, on balaie ces doutes. «Nous traitons nos clients de manière équitable», assure Raoul Laurent.

Contexte de crise

Pour Brit Air, cette concurrence arrive alors qu'elle vient de clore un deuxième exercice déficitaire sous l'effet de la crise .

Et l'offensive d'Easyjet fait suite à l'échec du projet de spécialisation et de renforcement de la base lyonnaise. Un projet rejeté au printemps par les syndicats. «Nous devrons remettre en cause certains principes de gestion», dit Marc Lamidey.

Côté syndicats, peu de réactions pour le moment. Le SNPL, représentant les pilotes, redoute un plan de sauvegarde à l'automne.



04/07/2010
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