Vingt fois sur le métier… Dès l'automne prochain donc, le patron d'Air France, Alexandre de Juniac, reprendra son ouvrage d'endiguement de ses concurrents « low-cost », guère plus étanche aujourd'hui qu'une ligne Maginot. Les syndicats ne pourront pas crier au coup de Jarnac face à cette nouvelle botte de Juniac. «  Air France devient productiviste », vantait il y a déjà deux ans son prédécesseur Pierre-Henri Gourgeon en abattant le joker des bases de province. Malgré l'espoir d'une réduction de 15 % à 20 % des coûts, cette stratégie n'a été qu'un bluff de plus, qui ne réduira probablement que marginalement les pertes des liaisons intra-européennes (800 millions l'an dernier). Les chiffres sont têtus : les coûts de personnel absorbaient l'an dernier 30 % des recettes chez Air France-KLM selon le bureau d'études AlphaValue, deux fois et demie plus qu'Easyjet, et plus de trois fois au-dessus de Ryanair. Même les deux autres opérateurs historiques font mieux (25 % chez IAG, 23 % pour Lufthansa). Mais les investisseurs préfèrent regarder le trafic, en hausse, et le prix du carburant, en baisse. En Bourse, une seule des « low-cost », Easyjet, garde un « high profile » (+ 157 % sur un an) juste devant Air France-KLM (+ 131 %). Les analystes intègrent désormais dans leurs estimations 96 % de l'objectif officiel du français pour son Ebitda en 2014 et 91 % de celui d'IAG pour 2015, souligne Commerzbank. Tant que le ciel reste au bleu fixe…