AF distingue des signes d'espoir derrières les pertes record de 2009-2010
Air France-KLM distingue
des signes d'espoir derrière les pertes record de
2009-2010
Le groupe a dévoilé
hier une nouvelle perte d'exploitation trimestrielle de 245 millions d'euros
pour la période d'octobre à fin décembre, qui devrait le conduire à une perte
sans précédent de plus de 1 milliard sur l'exercice 2009-2010, clos le 31 mars.
Mais les premiers signes d'amélioration laissent néanmoins espérer un retour à
l'équilibre en 2010-2011.
Malgré quelques
signes d'amélioration sur le front du cargo, Air France-KLM a dévoilé hier soir
de lourdes pertes pour le troisième trimestre de son exercice 2009-2010,
d'octobre à décembre, conformes aux prévisions des analystes. La perte
d'exploitation atteint 245 millions d'euros, soit un niveau comparable à celle
du troisième trimestre de l'exercice précédent, pour un chiffre d'affaires en
baisse de 16 %, à 5,2 milliards. En revanche, la perte nette a été réduite de
42 %, à 295 millions d'euros, contre 508 millions l'an passé. Sur neuf mois, la
perte d'exploitation s'élève ainsi à 788 millions, contre 349 millions de
bénéfices un an auparavant, tandis que la perte nette atteint 868 millions, pour
un chiffre d'affaires de 15,97 milliards.
Compte tenu de ces
résultats, il est d'ores et déjà acquis que l'exercice 2009-2010 se soldera par
des pertes sans précédent, qui devraient dépasser le milliard d'euros. Le
quatrième trimestre (janvier-mars) est en effet habituellement déficitaire et
devrait se traduire, selon Air France-KLM, par des pertes d'exploitation
« du même ordre que celui de l'année
dernière », soit quelque
500 millions d'euros.
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Cependant, il semble
également probable qu'Air France-KLM ait d'ores et déjà touché le fonds et
puisse désormais compter sur une lente amélioration de sa situation. De quoi
permettre à Air France-KLM de confirmer sa prévision d'un retour à l'équilibre
d'exploitation, « hors impact des
couvertures pétrolières antérieures à 2009 », pour l'exercice
2010-2011. Plusieurs signaux positifs sont d'ores et déjà visibles, au-delà des
résultats de trafic encourageants du mois de janvier (« Les Echos » du
9 février). Contrairement aux trimestres précédents, tous déficitaires, l'impact
négatif des couvertures carburant s'est considérablement réduit et n'a amputé le
résultat trimestriel que de 34 millions d'euros. Mais surtout pour la première
fois depuis le début de l'exercice, la baisse de la recette unitaire s'est
fortement réduite. En recul de 14,3 % au premier semestre, la recette unitaire
de l'activité passagers, n'est plus en baisse « que » de 10 % au troisième
trimestre. La baisse du chiffre d'affaires s'est également ralentie, passant de
17,9 % au premier semestre à 14,5 % au troisième trimestre. L'amélioration est
encore plus nette dans l'activité cargo, où la baisse de la recette unitaire
s'est limitée à 8,6 % d'octobre à fin décembre, contre -26,7 % d'avril à fin
septembre. La perte d'exploitation du cargo, qui avait atteint 344 millions au
premier semestre pour un chiffre d'affaires de 1,1 milliard, a également été
limitée à 83 millions sur ce troisième trimestre.
Premières mesures
gagnantes
En dépit de la
réduction de ses capacités, les premières mesures d'économies ont commencé à
porter leurs premiers fruits. Au troisième trimestre, Air France-KLM est ainsi
parvenu à réduire ses coûts unitaires de 9,1 % (et de 7,1 % sur les neuf
premiers mois). British Airways, souvent présentée comme la championne des
réductions de coûts, n'est parvenue qu'à 6,7 %. Mais contrairement à la
compagnie britannique, qui a dégagé un petit bénéfice d'exploitation sur ce même
troisième trimestre, Air France-KLM ne s'est pas encore attaqué aux charges de
personnels, stables à 1,85 milliard d'euros. Bien que déjà annoncés, les plans
d'économies visant à réduire les coûts des escales de 20 % et à augmenter
d'autant la productivité des personnels navigants, restent encore à négocier et
à appliquer. Ce qui semble loin d'être gagné. Après plusieurs syndicats de
pilotes, un syndicat de personnel au sol appelait hier les agents d'escale à
faire grève fin février, contre le plan de restructuration.
Par ailleurs,
contrairement à ses deux principaux concurrents, British Airways et Lufthansa,
Air France-KLM continue de pâtir d'une plus forte exposition au réseau court et
moyen-courrier, très touché par la désertion de la clientèle d'affaires, ainsi
que de sa place du numéro un mondial du fret aérien (hors compagnies
spécialisées), totalement sinistré.